De Colbert à Claude Le Blanc, l’invention de la brigade territoriale. L’apparition de la brigade est favorisée par deux facteurs. D’une part, la mise en place de l’armée permanente, à la fin du XVe siècle, pose la question du logement des « gens de guerre » et de la sédentarisation du personnel de la maréchaussée chargé de les surveiller. D’autre part, le pouvoir royal, qui se renforce après la fin de la guerre de Cent Ans, cherche à asseoir son autorité en contrôlant les principaux axes de communication du royaume de France.
En 1643, quatre premières brigades sont installées près des routes menant à Paris, plus une brigade de réserve implantée dans la capitale. Ces unités disparaissent dès 1646-1647 mais, en 1668, Colbert1 (1619-1683) reprend l’idée d’une installation de brigades à cheval pour surveiller les grands axes autour de Paris . Il jette ainsi les bases de la brigade moderne.
L’autre inventeur du système de la brigade est le secrétaire d’État à la Guerre Claude Le Blanc (1669- 1728). Il s’inspire de son expérience d’intendant d’Auvergne et du modèle initié par Colbert. Suite...

Le devoir de mémoire s’impose aux hommes et à leurs sociétés. La Gendarmerie nationale, arme de tradition, n’échappe pas à cette ardente obligation. Très curieusement, il existe peu de livres sur la Gendarmerie mobile, malgré l’augmentation récente des publications sur la gendarmerie. Pour retracer les origines de la Gendarmerie mobile, nous avons largement emprunté aux travaux menés pour la réalisation du livre « Histoire de la Gendarmerie mobile d’Ile-de-France » (3 tomes) Édition SPE-Barthélémy 2006. L’article est issu des travaux de recherche de la gendarme adjointe Séverine ERAGNE (FGMI), auteure du chapitre II, Tome 1.
Au cours de son histoire, la Gendarmerie nationale a su accompagner l’évolution de la société française en proposant des solutions innovantes pour répondre aux nouveaux besoins de sécurité. L’exemple de la gendarmerie des transports aériens témoigne de cette remarquable faculté d’adaptation.
Avant 1914, pas d’école pour les gendarmes ? Dès l’Ancien Régime, la maréchaussée se montre exigeante pour le niveau d’instruction de son personnel, notamment sur la maîtrise de l’écrit. En 1760, une ordonnance destinée à la maréchaussée édicte déjà pour la troupe de « savoir lire et écrire autant que possible ». En 1769, une autre ordonnance en fait une obligation. Toutefois, l’institution ne se charge en aucune manière de former ses recrues dans ce domaine par un passage en école.
Malgré l’absence d’une définition claire, les « opérations extérieures (OPEX) » désignent généralement les interventions de l’armée française à l’étranger depuis 1962, ayant fait l’objet d’un arrêté du ministre de la Défense. Par sa nature militaire, la gendarmerie a été engagée dans la plupart d’entre elles dans le cadre de la prévôté mais aussi pour remplir des missions civilo-militaires. Toutefois, l’implication de l’Arme dans les interventions militaires hors du territoire national est beaucoup plus ancienne et ne concerne pas seulement les guerres de conquête et la colonisation.