« Pour la gendarmerie, la notion d’intervention est une réflexion récente à l’échelle de temps de son histoire. Sa mise en application, dans les années 70, a été difficile. Bien sûr, pour ceux nés il y a cinquante ans, c’est une évidence, de même que la police scientifique et tout ce qui a conduit notre vieille maison à se remettre en question et se moderniser.
Elle l’a fait sous l’impulsion de deux grands directeurs généraux, civils, Jean-Claude PÉRIER (1962-1973) et JeanPierre COCHARD (1973-1979), mais également grâce à des initiatives personnelles d’officiers ayant pour leur Arme des ambitions que tous ne partageaient pas, loin s’en faut… Il y a eu en effet, après la guerre, un certain nombre d’événements dus à la décolonisation, où la Gendarmerie nationale impliquée directement dans le processus, a été souvent l’arbitre obligé de situations douloureuses, avec en plus les atermoiements des politiques aux décisions souvent contradictoires. Quoiqu’on puisse en penser, les faits sont là et le caractère militaire de l’Arme a souvent permis à l’État de traverser les périodes les plus difficiles de notre histoire… » Suite...

Empruntée à l’ouvrage d’un officier publié en 1933, la citation du titre illustre le volontarisme des cadres de la Gendarmerie nationale durant l’entre-deux-guerres. Née au début de l’année 1791, se substituant à une maréchaussée dont les premières attributions remontent au roi Charles V, l’institution, malgré les changements de régime et les bouleversements d’une histoire séculaire a dû, pu et aussi voulu s’adapter aux nécessités de chaque époque pour assurer la « tranquillité publique » (formule datant du XIVe siècle déjà) et la protection des gouvernements.
Dans un pays dévasté par les guerres, face aux nombreuses souffrances et situations dramatiques rencontrées par la Gendarmerie nationale, le capitaine PAOLI, homme sensible et généreux, éprouve un sentiment de révolte. Il décide d’agir contre les injustices et la misère sociale en créant un fonds au profit des militaires de l’Arme tués et blessés dans l’exercice de leurs fonctions et de leurs familles. C’était en 1888. Ainsi débute l’histoire de la Caisse Nationale du Gendarme.
Pour écrire ces 3 pages d’histoire adossées à la 2e partie du dossier « Police judiciaire » consacré aux appuis judiciaires, nous vous proposons de revenir brièvement sur l’historique du port de la tenue civile par les gendarmes dans l’enquête judiciaire et de brosser le portrait de deux précurseurs, Camille PIERRE dans la police technique et Gérard PROUTEAU dans le rapprochement judiciaire.
25 janvier 1536, édit de PARIS. La maréchaussée, apparue un siècle plus tôt, à la fin de la guerre de Cent Ans, était jusqu’alors essentiellement chargée de la police des « gens de guerre ». FRANCOIS Ier étend les compétences judiciaires de la maréchaussée aux gens « sans aveu », « sans feu ni lieu » – c’est-à-dire les vagabonds et mendiants.