Les « actes » de mobilisation des gilets jaunes ont constitué « une crise sans précédent » : destitution du Préfet de Police et de deux des directeurs de la Préfecture de police ; critiques de collectifs, du défenseur des droits, de la ligue des droits de l’homme, d’hommes politiques – Jean-Luc MÉLENCHON traite, le 25 septembre 2019, les policiers de barbares –, de journalistes, tandis que des marches « contre la répression sanglante » sont organisées.
Début 2019, dans un concert inédit, des organes internationaux stigmatisent la FRANCE. Des experts du Haut-commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme s’inquiètent du nombre de signalements graves pour « usage excessif de la force ». La Haut-commissaire souhaite que des enquêtes approfondies soient menées sur toutes les accusations de recours excessif à la force. Les députés européens condamnent « le recours à des interventions violentes et disproportionnées par les autorités publiques lors de protestations et de manifestations pacifiques » et « invite les États membres à veiller à ce que le recours à la force par les services répressifs soit toujours légal, proportionné et nécessaire et qu’il ait lieu en ultime recours et à ce qu’il préserve la vie et l’intégrité physique des personnes ; fait observer que le recours aveugle à la force contre la foule est contraire au principe de proportionnalité ». Lire revue 337...

Le ministre de l’Intérieur évoquait le 30 novembre 2020 devant la commission des Lois de l’Assemblée nationale les sept péchés capitaux de la police. Le sixième d’entre eux était le sous-dimensionnement des effectifs dédiés au maintien de l’ordre, c’est-à-dire des unités spécialement formées à cette mission. Ses propos voulaient expliquer les défauts de comportement constatés lors de l’évacuation d’un camp de migrants à PARIS, le 23 novembre, évacuation réalisée par des unités non spécialisées.
« Pensons-y toujours, n’en parlons jamais. » La célèbre phrase de Léon GAMBETTA au sujet de la revanche sur l’Empire allemand est prononcée en novembre 1871, quelques mois après l’institution d’une légion de gendarmerie mobile à VERSAILLES. En 1830, déjà, des bataillons mobiles de gendarmerie apparaissaient. Le centenaire de la Gendarmerie mobile célébré en 2021 est donc un anniversaire qui occulte d’autres dates pouvant légitimement lui être associées. La genèse de « la Mobile » qui émerge en 1921 est faite de créations antérieures – et ultérieures –, de dissolutions, de projets de reconstitution…
Durant trois décennies, des Français et Françaises ont pu accomplir leur service militaire dans la Gendarmerie nationale. Marqués par cette expérience de jeunesse, beaucoup ont d’ailleurs choisi de poursuivre une carrière dans l’Institution. La conscription, créée dès 1798, a un rendez-vous tardif avec la gendarmerie qui n’ouvre ses portes aux appelés qu’avec la loi du 9 juillet 1970.
La gestion du personnel relève avant tout du commandement. C’est une prérogative essentielle du chef militaire. Elle est substantielle de l’exercice de son commandement. Sur un plan pratique, la tenue du « dossier personnel » part toujours du terrain, au plus près du militaire concerné, encore aujourd’hui. C’est une évidence incontournable, elle l’était il y a longtemps à l’époque du dossier sur papier, écrit à la plume. Il ne put en être autrement dans les situations de guerre. Nous vous proposons un coup d’œil très ponctuel sur deux exemples, à des époques où les moyens de communication et les capacités de la numérisation n’existaient pas.