Avant 1914, pas d’école pour les gendarmes ? Dès l’Ancien Régime, la maréchaussée se montre exigeante pour le niveau d’instruction de son personnel, notamment sur la maîtrise de l’écrit. En 1760, une ordonnance destinée à la maréchaussée édicte déjà pour la troupe de « savoir lire et écrire autant que possible ». En 1769, une autre ordonnance en fait une obligation. Toutefois, l’institution ne se charge en aucune manière de former ses recrues dans ce domaine par un passage en école.
Sous la Révolution, une expérience singulière aurait été tentée le 1er frimaire an VII (21 novembre 1798) avec la création d’une école de gendarmerie près de Bonn par le général Wirion, commandant la 25e division de gendarmerie. Mais cet établissement, dont il reste difficile de trouver une trace, aurait fermé ses portes dès le mois d’avril 1799. Au cours du XIXe siècle, aucune école n’est créée au sein de l’Arme pour former les futurs gendarmes. Néanmoins, leur instruction n’est pas totalement négligée, puisque la circulaire du 29 mai 1835 institue les « cahiers d’écritures ». Sous le contrôle du chef de brigade, les gendarmes et les sous-officiers ont l’obligation de recopier des extraits de règlements ou d’écrire des procès-verbaux fictifs. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la gendarmerie ne suit pas l’exemple de l’armée qui se dote de ses propres écoles de sous-officiers. Suite...