Répondant à l’invitation du comité des Amis de la Gendarmerie de Montluçon, mais aussi des auditeurs IHEDN de l’Allier et des officiers de la réserve citoyenne de l’Allier, Raymond PICCOLI, astrophysicien, directeur du laboratoire de recherche sur la foudre et réserviste citoyen de la gendarmerie nationale, a captivé près de deux heures l’auditoire présent, par un diaporama scientifique extraordinaire illustrant son propos d’expériences vécues dans le monde entier.
Nul doute que les Montluçonnais présents le 8 avril 2015 à l’école de Gendarmerie observeront le prochain orage de façon différente après la conférence de monsieur PICCOLI. Ce cantalou d’adoption, après de brillantes études à l’université de Harvard où il intégra le Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics, forma au tout début des années 90 le groupe d’étude sur la foudre qui devint par la suite le laboratoire de recherche sur le foudre dont le siège, partagé un temps avec les États-Unis, est désormais situé au cœur du parc naturel régional des Volcans, à Champs-sur-Tarentaine dans le Cantal. L’effectif compte 16 scientifiques de haut niveau dont 4 gendarmes, sous-officiers et officiers de gendarmerie qui étudient les phénomènes orageux.
Expert internationalement reconnu le Professeur PICCOLI a expliqué les causes de dysfonctionnements naturels constatés depuis quelques années avec les dérèglements climatiques. A partir de faits avérés et prouvés, dans le cadre d’enquêtes liées à des impacts aux dégâts collatéraux conséquents, le chef d’escadron PICCOLI s’est aussi impliqué à démontrer que la foudre reste un domaine où bien des questions restent à ce jour sans réponses.
La foudre, c’est annuellement en France : 30 000 têtes de bétail foudroyées, 250 clochers détruits ou fortement endommagés, 45 000 installations électriques mises hors d’usage, des milliers d’incendies (35 % des incendies sont causés par la foudre). Ce sont aussi entre 20 et 40 décès et près de 100 blessés. Ces situations donnent lieu à des enquêtes au cours desquelles la gendarmerie est sollicitée. Les techniciens en investigations criminelles de la gendarmerie ont bénéficié de journées d’instruction leur permettant d’aborder les enquêtes avec de nouvelles idées, de nouveaux paramètres à prendre en compte, en élargissant grandement le champ des possibles. A ce jour les connaissances distillées aux unités ont permis d’appuyer entre 50 et 80 dossiers annuellement.