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Sujet particulièrement délicat qu'il convient d'aborder avec prudence, le suicide était le thème que le comité de Haute-Garonne avait choisi d'aborder le 17 novembre 2017 à l'Union, lors d'une conférence emmenée par une psychologue et des enquêteurs judiciaires spécialisés.
Brigitte BEC, fut la première à poser le problème en tant que psychologue et formatrice régionale dans le domaine de la prévention des crises suicidaires et comme intervenante dans les prisons. Après avoir donné quelques indications sur les conséquences des suicides, qui font en France plus de 10 000 morts par an, soit 24 à 25 décès par jour, elle a poursuivi son exposé en abordant les facteurs pouvant influer sur le passage à l'acte et en analysant l'environnement des victimes de l'acte suicidaire. Ainsi furent évoqués, métiers à risque, tranche d'âge et sexe les plus concernés, régions de France les plus touchées, moyens utilisés pour parvenir à ses fins ainsi que les alertes comportementales pouvant servir d'indicateur à des crises suicidaires. Puis, elle concentra son propos sur le passage à l'acte, insistant sur le fait qu'il concernait la plupart du temps une personne en grande souffrance, pour laquelle l'acte d'autolyse était l'unique solution pour mettre un terme à sa souffrance.
Ce fut ensuite à deux enquêteurs spécialisés de la gendarmerie, les adjudants-chefs CARDONA et BARON, commandant respectivement les brigades de Fronton et de Launaguet, formés spécifiquement dans le domaine des suicides, qui abordèrent le sujet de la délicate et nécessaire enquête judiciaire ouverte à la suite d'un suicide, partant du principe qu'il convenait d'emblée de s'assurer qu'il ne s'agissait pas d'un homicide déguisé en suicide. Ils insistèrent notamment sur les mesures à prendre pour soutenir la famille particulièrement éprouvée, cherchant à tout prix des explications à ce geste incompris et dont certains membres auraient tendance naturellement se culpabiliser. Cette conférence permit aux membres de l'association présents, de mieux appréhender les difficultés auxquelles sont confrontés les gendarmes dans le cadre de leurs enquêtes judiciaires, ainsi que les conséquences qu'elles peuvent générer au plan humain. Elle a par ailleurs permis de mettre en exergue le difficile exercice du métier de gendarme, du fait des situations dramatiques qui se répètent tout au long de la carrière et qui ne peuvent laisser les personnels insensibles ou indifférents. Rappelons que 16 militaires de la gendarmerie se sont donné la mort depuis le début de l'année.