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« Pensons-y toujours, n’en parlons jamais. » La célèbre phrase de Léon GAMBETTA au sujet de la revanche sur l’Empire allemand est prononcée en novembre 1871, quelques mois après l’institution d’une légion de gendarmerie mobile à VERSAILLES. En 1830, déjà, des bataillons mobiles de gendarmerie apparaissaient. Le centenaire de la Gendarmerie mobile célébré en 2021 est donc un anniversaire qui occulte d’autres dates pouvant légitimement lui être associées. La genèse de « la Mobile » qui émerge en 1921 est faite de créations antérieures – et ultérieures –, de dissolutions, de projets de reconstitution…
Autant le centenaire des pelotons mobiles de gendarmerie en 1921 est aujourd’hui célébré de façon publique et officielle, autant leur naissance fut discrète, pour ne pas dire dissimulée. Il faut remonter aux premières années de la Troisième République pour comprendre ces conditions difficiles d’une gestation qui s’étendit sur près d’un demi-siècle.
L’épithète « mobile » qualifiant des unités de gendarmerie déployées pour des tâches de maintien de l’ordre n’est pas une nouveauté en 1921. Elle a même quasiment un siècle alors, et même plus si on voulait remonter aux colonnes mobiles révolutionnaires associant gendarmes et troupes de ligne. En effet, deux bataillons mobiles de gendarmerie – casernés à RENNES et à ANGERS – sont créés le 4 septembre 1831 par la Monarchie de Juillet pour réprimer les insurrections légitimistes dans l’ouest de la France. Un troisième est installé à NANTES en décembre de la même année. L’effectif de chacun de ces bataillons s’élevait à environ 250 hommes. Lire revue 335